3. Le Tableau Financier des Ressources et des Emplois (TAFIRE) Le bilan est un document qui renseigne sur les “ stocks ” d'emplois et de ressources à la disposition de l'entreprise à un moment donné : il fait apparaître les soldes des comptes des classes 1 à 5, mais non les mouvements, les flux qui y sont enregistrés et dont ces soldes sont la résultante. Le seul document de synthèse qui mette en évidence des flux est le compte de résultat, mais il s'agit des flux initialement portés dans les comptes de charges et de produits, et non dans ceux de bilan. Une connaissance des flux autres que ceux ayant une incidence sur le résultat n'est pourtant pas sans intérêt, notamment pour juger de l'équilibre financier de l'entreprise et de l'évolution de sa trésorerie : c'est pour combler cette lacune qu'il a été proposé, à partir des années 1970, d'établir, sous l'appellation de tableau de financement ou tableau d'emploi et de ressources, un nouveau document, dont la forme a varié en fonction des objectifs d'information retenus mais qui n'en n'a pas moins réussi à se hisser au nombre des états financiers prévus par les Plans comptables. Le Plan OCAM s'est montré à cet égard particulièrement novateur : succédant au plan comptable français de 1957 qui, fidèle à l'optique patrimoniale traditionnelle, s'en était tenu au bilan et au compte de résultat[1], il s'est préoccupé de mettre les flux en évidence : il a introduit, au rang des documents obligatoires, un tableau de passage aux soldes des comptes patrimoniaux, qui visait à retracer schématiquement l'évolution des comptes de bilan, en décrivant les mouvements ayant conduit d'une situation initiale à une situation finale, et donc en offrant une synthèse des stocks et des flux d'emplois et de ressources. Ce tableau n'avait pas seulement le mérite d'offrir une vue synoptique des comptes concernés ; il fournissait la matière, particulièrement précieuse pour l'observateur extérieur à l'entreprise, à de nombreuses analyses :