On peut expliquer ce principe de fonctionnement par un exemple fictif : soit un graphème consonantique donné dans un alphasyllabaire, noté K. Ce graphème se lit normalement comme une syllabe composée d'une consonne (ici /k/) suivie de la voyelle par défaut (dans notre exemple, un /a/). Si l'on veut écrire /ka/, il suffit donc d'un signe unique K. Pour écrire /ki/, cependant, il faudra recourir à un signe annexe ajouté au graphème K : K + i. Pour écrire /k/ seul (dans un groupe de consonnes, par exemple, en fin de mot...), un troisième signe est nécessaire, qui note l'absence de la voyelle par défaut (signé représenté dans notre exemple par *) : K + *. Un tel signe est souvent nommé halant (nom sanskrit qu'il porte dans les écritures de l'Inde) ou ─ moins probant ─ tueur (traduction de halant, peut-être par allusion au fait que ce signe "tue", c'est-à-dire fait disparaître, la voyelle qui suit normalement la consonne) et l'on dit que la consonne est « dévoyellée ». Enfin, pour écrire /i/ sans le support d'une consonne, il faut un quatrième signe, celui d'un /i/ indépendant (noté İ dans notre exemple). Si l'on récapitule :
K = /ka/ ;
Ki = /ki/ ;
K* = /k/ (donc, pour écrire /kma/, il faut passer par K*M) ;
İK = /ika/ ;
İK* = /ik/ ;
İKi = /iki/, etc.
Au final, il faut quatre signes différents (K, i, * et İ) là où, dans un alphabet, trois sont nécessaires (k, a et i).
Parfois, le découpage des caractères ne correspond pas au découpage syllabique français. Par exemple, quand r précède une autre consonne d'un groupement de consonnes en devanagari, il est écrit avec les autres consonnes du groupement, dans le même caractère. Le français placerait ce r- en tant que -r final dans la syllabe précédente, et d’autres cas dans les écritures brahmiques indiennes existent pour les glissements de consonnes commençant par