Tant que mes yeux pourront larmes épandres
Le thème abordé par Molière dans ce premier acte est celui de la vengeance. Le champ lexical de la vengeance est nettement présent à partir de la fin de la scène 1 :«mais tu le payeras» (Sc.2, L.66), «je veux une vengeance» (Sc.3, L.6), «pour me venger» (Sc.4, L.14), «invention pour me venger» (Sc.4, L.41). L’auteur accentue l’effet comique par un comique de geste dans la scène 1 et la scène 5 : «Il prend un bâton et lui en donne» (Sc.1, L.86), «Ils prennent un bâton et le frappent» (Sc.5, L.126); un comique de mot (scène 1) lorsque Martine et Sganarelle se disputent et s’insultent : «Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, bélître, fripon, maraud, voleur» (Sc.1, L.84), ainsi que dans la scène 5 lorsque Sganarelle est étonné d’apprendre les guérisons qu’il a faites : «Tudieu!» (Sc.5, L.173), «Peste!» (Sc.5, L.178) et «Diantre!» (Sc.5, L.184). Enfin, Molière ajoute un comique de situation, amené par un quiproquo, lorsque Sganarelle parle de son vrai métier, ne sachant pas que Valère et Lucas le prennent pour un médecin. «Si vous savez les choses, vous savez que je les vends cela» (Sc.5, L.73), «Tout ce tripotage ne sart de rian; je savons ce que je savons» (L.96). Le comique de l’acte est appuyé par l’évolution des situations des personnages au fil des scènes.
L’acte 1 est divisé en cinq scènes de structures inégales. Les scènes 1 et 2 mettent en place les personnages et la