Tartuffe acte ii scene 3
Lorsqu’il fait représenter pour la première fois Tartuffe en 1664, Molière est attaqué de toutes parts : on l’accuse de s’en prendre à l’Eglise ainsi qu’aux dévots. De la même manière que le personnage éponyme de la pièce divise la famille de Madame Pernelle, il divise aussi les spectateurs.
Dans les deux premiers actes, Tartuffe est le centre d’intérêt de toutes les discussions entre les personnages. Homme pieux pour certains, faux dévots pour d’autres. Le personnage ne fait son entrée que dans la scène 2 de l’acte III, au plus grand plaisir du spectateur dont Molière comble les attentes. Dorine annonce alors à Tartuffe que sa maîtresse Elmire vient lui rendre visite. Comment le caractère de Tartuffe était-il dévoilé ?
Nous verrons dans un premier temps que Tartuffe est un mauvais comédien. Puis, nous étudierons le rôle de Dorine qui met en évidence l’hypocrisie du faux dévot.
I – Tartuffe, un mauvais comédien
1) champ lexical
Cette scène est marquée par la première apparition de Tartuffe dans la pièce. Selon Damis, Dorine, Cléante et Mariane, il n’est qu’un faux dévot, à la fois manipulateur et profiteur. Et la première réplique du personnage ne déçoit en rien le spectateur qui y trouve avec plaisir le champ lexical de la dévotion ainsi des propos religieux tels que : « haire, discipline » (v. 853), « priez, Ciel, illumine » (. 854), « aumônes, partagé » (v. 855). Cette accumulation de termes aussi connotés sonne faux et dénonce aussitôt le personnage.
2) marques de dévotions évidentes
Néanmoins, dans ses propos, tartuffe fait référence à de réelles pratiques de dévots. En effet, la haire, une chemise de crin et la discipline, un petit fouet, sont des instruments de pénitence. Historiquement, les dévots s’infligeaient volontairement des souffrances, les offrant à Dieu pour se mortifier. Quant aux aumônes, elles font référence à la pratique de la charité. Il fait ainsi profession