La scène 2 de l’acte II nous permet de cerner Tartuffe et de comprendre qu’il joue un rôle. Elle nous permet aussi de savoir qui a finalement raison sur sa véritable nature.

Tout d’abord, analysons l’image que Tartuffe veut se donner et comment il essaie d’y parvenir. Comme l’atteste l’emploi de termes tels que « serrez ma haire », « ma discipline » et « priez » au vers 853 et 854, Tartuffe veut montrer qu’il est très pieux, qu’il souffre volontairement pour la religion. Le vers 854, « Et priez que toujours le ciel vous illumine », montre qu’il ne se soucie pas que de lui et qu’il bénit les autres. Ce vers est adressé à Laurent, que l’on suppose être son serviteur, bien qu’il ne parle pas. Il est donc attentionné envers son valet. Tartuffe utilise le champ lexical de l’argent : « aumône », « partager », « deniers » (vers 855 et 856) pour faire comprendre, ou plutôt faire croire, à Dorine qu’il est généreux. Il lègue sa fortune aux plus pauvres. Lorsqu’il demande à Dorine de se couvrir la poitrine à l’aide du mouchoir qu’il lui tend, il essaie de se montrer prude. Selon lui, une femme ne doit en aucun cas montrer sa poitrine car « Par de pareils objets les âmes sont blessées/Et cela fait venir de coupables pensées » (vers 861 et 862). Tartuffe est aussi un homme très modeste comme le prouve les vers 869 et 870 « Mettez dans vos discours un peu de modestie, /Ou je vais sur le champ quitter la partie. ». Ensuite, voyons ce que l’on peut comprendre à travers les actes et les paroles de Tartuffe. La didascalie « apercevant Dorine » peut servir d’argument pour montrer que Tartuffe joue un rôle. Il la voit et parle ensuite à un certain Laurent. Il va jusqu’à lui demander de serrer sa haire, ce qui montre qu’il souhaite donner l’imagine d’un homme pieux. L’apparition de Laurent est suspecte. Qui est vraiment Laurent ? Il est censé être le valet de Tartuffe, mais ce dernier est, lui, censé être pauvre et ne devrait donc pas avoir de valet. On peut ainsi supposer que