Tartuffe le portrait du héros
INTRODUCTION
Molière est un auteur reconnu et apprécié du roi Louis XIV quand, à l’occasion d’une fête à Versailles, il fait jouer, en 1664, sa comédie, Le Tartuffe. Mais le royaume est alors divisé autour des questions religieuses et le parti des dévots est puissant. Ils s’indignent face à la pièce, et leur cabale oblige le Roi à la faire interdire. Sa représentation ne sera autorisée qu’en 1669 après qu’elle aura été plusieurs fois remaniée.
Présentation du texte : Après la scène d’exposition qui nous a présenté le conflit au sein de la famille, le public attend d’en savoir plus sur Orgon, le chef de famille et sur sa relation avec Tartuffe. Cela va se faire à travers une scène traditionnelle qui place face à face le maître et la servante.
LA RELATION ENTRE LE MAÎTRE ET LA SERVANTE
Dès son origine, le théâtre grec antique, puis à travers la commedia dell’arte, la servante se caractérise par une forme d’effronterie face à son maître. Dans son rôle traditionnel, elle fait preuve d’insolence, et prend plaisir à duper son maître. C’est bien là le portrait de Dorine fait par Mme Pernelle (I, 1) : « une fille suivante / Un peu trop forte en gueule et fort impertinente ».
Dans ce dialogue, son insolence se manifeste par le jeu qu’elle joue face à Orgon : dans la question « comment est-ce qu’on s’y porte ? « , même si le pronom est général, Dorine sait très bien qu’Orgon ne s’intéresse qu’à Tartuffe. Mais elle feint de croire qu’il demande des nouvelles de la famille ; par la suite, elle se livre à une véritable provocation en revenant à chaque fois à l’état d’Elmire au lieu de parler de Tartuffe. De plus elle dramatise cet état par une gradation dans des répliques de plus en plus longues, ce qui fait ressortir, par contraste l’indifférence d’Orgon.
Elle est donc un personnage comique. Il faut imaginer le comique implicite dans ses gestes et son ton, notamment pour souligner les répliques répétitives de son maître, ou son