Tartuffe acte iii scène 3 explication de texte
Comme nous l’avons dit, c’est une scène importante car c’est la première fois que Tartuffe apparaît physiquement, même s’il n’a guère été question que de lui jusque-là (tous les autres personnages parlent de lui à tout bout de champ, Orgon et Mme Pernelle pour en dire du bien, tous les autres du mal).
Rappelons qu’Orgon s’est tellement entiché de son « ami » qu’il a décidé de le faire officiellement entrer dans sa famille en le prenant pour gendre, c’est-à-dire …afficher plus de contenu…
Tartuffe prend la main d’Elmire, lui serre les doigts (gradation), lui touche les genoux (ce qui est encore plus irrespectueux, à la limite de l’obscénité), puis lui ôte son
« fichu », sorte de coiffe (il prend donc des libertés que seul le mari d’Elmire pourrait s’autoriser). Ces gestes sont indiqués par des didascalies explicites, probablement parce qu’il y en a beaucoup et qu’il aurait été trop compliqué de tous les suggérer par le dialogue (ce que préfère le théâtre classique, comme nous l’avions signalé à propos de la scène d’exposition).
Tartuffe, sans complexe et sans vergogne, n’hésite donc pas à « choquer » Elmire, à la fois …afficher plus de contenu…
- Dans sa première tirade (v. 933-960), Tartuffe prend de front l’argument qu’Elmire cherchait implicitement à lui opposer : un dévot comme lui ne saurait, sans se renier, nourrir de penchants pour les biens d’ici-bas. Eh bien si, Tartuffe assume ce reniement. Mieux encore (ou pire, dans son cas), il nie que reniement il y ait, tout simplement.
Dans ses 2 premiers vers (933-934), il commence par évoquer la coexistence en lui de deux amours, l’un pour les « beautés éternelles » (c’est-à-dire Dieu), l’autre pour les « temporelles »
(les biens matériels). C’est pour le moins déconcertant de la part de quelqu’un qui se donne comme dévot : quand bien même il conserverait effectivement une appétence instinctive