Tartuffe
1. La vie et la carrière dramatique de Molière
a. Les débuts
Né en 1622, Jean-Baptiste Poquelin, fils d’un simple tapissier, se lance dans le théâtre après avoir renoncé à ses études de droit chez les Jésuites de Clermont. En1643, il prend le pseudonyme de Molière et fonde avec Madeleine Béjart une compagnie, l’Illustre Théâtre, qui sera un échec.
b. Une protection royale
Après des années d’apprentissage en province, le succès vient en 1658 avec deux comédies écrites par Molière, L’Étourdi et Le Dépit amoureux.
Monsieur, frère du roi, prend la troupe sous sa protection et le succès se confirme, avec notamment Les Précieuses ridicules (1662) et L’École des maris.
Molière épouse en 1662 Armande Béjart, qui a vingt ans de moins que lui et qui lui inspirera L’École des femmes, comédie basée sur la différence d’âge.
c. La grandeur du genre comique
Sa réussite suscite bientôt des jalousies et des critiques, mais Molière persiste dans la voie de la création et de l’originalité en donnant des lettres de noblesse au genre comique : des œuvres comme Tartuffe (1664), Dom Juan (1665) et Le Misanthrope (1666) dépassent la simple critique des mœurs et visent des intérêts politiques et religieux. Tartuffe sera plusieurs fois interdit et remanié par Molière.
Puis viendront L’Avare (1669), Le Bourgeois Gentilhomme (1670), les Fourberies de Scapin (1671) et Les Femmes savantes (1672). Le Malade imaginaire sera la dernière pièce de Molière, qui meurt quelques heures après avoir été pris d’un malaise sur la scène, en 1673.
2. Le contexte de l’œuvre
a. La première version de 1664
Le Tartuffe ou l’hypocrite, lors de sa sortie le 12 mai 1664, fait scandale. C’est le début de la « querelle du Tartuffe ». Dès sa première représentation, la pièce qui compte trois actes et dont le protagoniste à l’allure d’un prêtre est condamné par les dévots et les hommes d’église. La compagnie du Saint-Sacrement dont la mère de Louis XIV est membre fait pression sur le roi.