Terre
Séance n° 2 (Semaine du Lundi 4 au vendredi 8 octobre) L’Art du plan et du Mémoire
Michel Bergès ©
Portrait sculpté de Marcus Tullius Cicéron
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L’art de construire un plan – il s’agit bien d’un art ! – n’est nullement un exercice factice, inutile, qui serait imposé pour convenir ou pour satisfaire affèteries et coquetteries académiques. Il reste au cœur de toute formation, point seulement en science politique. Cet art, est un lointain succédané de la vielle logique d’Aristote, intégré et dépassé d’ailleurs par Marcus Tullius Cicéron (-106, - 43 a.c.), reprise par la scolastique médiévale, mais aussi par tous les ordres religieux ultérieurs concernés par la « rhétorique », ou art du discours et de la démonstration. Cet « exercice » purement intellectuel a meublé la formation des élites européennes (jusqu’au Nord et à l’Est de l’Europe), tant littéraires que juridiques. Il est de bon ton d’opposer souvent les Facultés entre elles, concernant l’apprentissage des plans : aux Facs des Lettres, les plans en plusieurs parties (notamment en trois) ; aux Facs de Droit, les plans en deux parties et deux sousparties (qui n’en sont pas d’ailleurs, nous allons le voir…). Au-delà de ces péripéties liées à des configurations tardives, opposant les dissertations « historiennes » aux dissertations « juridiques », se réalise un enjeu qui n’est point négligeable : le plan s’adresse en effet à l’intelligence de chaque génération de jeunes « étudiants » dont il s’agit de développer au mieux « l’art du raisonnement », de l’enchaînement et de la mise en ordre progressive des idées que chacun défend en son for intérieur. D’où l’importance de l’apprentissage, via l’exercice proposé dans le TD, des « plans détaillés » (document à remettre à la dernière semaine de décembre), qui prépare à blanc aux examens écrits de fin de premier « semestre ». Le sujet, comparatif, sera le