Test
Commençons par définir ce qu'est la rationalité individuelle en science économique (je précise "en science économique" car les philosophes et sociologues qui vont lire cela ont probablement une définition différente).
Pour faire simple, un individu est rationnel à partir du moment où il cherche à maximiser son bien-être, compte tenu de ses possibilités (financières notamment).
Toute la question est de savoir ce que l'on met dans la fonction de bien-être. En particulier, comment expliquer un comportement "irrationnel" tel que l'altruisme? Pour certains (dont je fais partie), le bien-être peut être vu de manière très large et on peut considérer que l'altruisme est rationnel (parce que ça "rapporte" du bien-être en se donnant bonne conscience notamment). Pour d'autres, l'altruisme n'entre absolument pas dans la fonction de bien-être (par définition, l'altruisme ne rapporte rien), ce qui ne veut pas dire pour autant qu'on le considère comme irrationnel (les partisans de ce point de vue pensent plutôt que c'est l'hypothèse de rationalité individuelle elle-même qu'il faut remettre en cause).
Certains comportements peuvent cependant sembler "irrationnels". Exemple typique: pourquoi fumer alors qu'on sait que c'est nocif? Au delà de la dépendance physiologique que cela crée, on peut aussi l'analyser de 2 manières:
- un décalage entre le bien-être de long terme et celui de court terme, que nous appelons en économie de manière très poétique la "préférence pour le présent": le plaisir procuré par une cigarette aujourd'hui a plus de valeur que les ennuis de santé demain;
- un goût pour le risque: les fumeurs prennent en compte la probabilité d'avoir un cancer plus tard (élevée mais inférieure à 100%) et la mettent en balance avec les "bénéfices" retirés. Toujours de manière très poétique, ceux qui préfèrent ne pas fumer à cause des risques de