Pour Platon le monde sensible représente le monde dans lequel les choses se manifestent mais les manifestations sont aussi diverses que les perspectives le rendent possible à la fois du point de vue des choses elles-mêmes (l'ombre du vase par rapport au vase) mais par rapport aussi au sujet qui recueille ces manifestations. C'est ce que l'on doit comprendre lorsque Platon insiste sur la séparation entre le monde sensible et le monde des idées. La connaissance doit s'appuyer sur des propositions logiques et sur des propositions nécessaires c'est à dire dont l'évidence est d'une part incontestable mais en relation aussi avec les principes définissants la chose. Dans le monde sensible on expérimente souvent des accidents des choses des manifestations accessoires. Si on s'intéresse à l'intelligibilité on découvrira qu'elle correspond à un ordre plus qu'à une vérité à une nécessité qui concernerait alors le réel ou l'être mais l'intelligibilité c'est aussi l'ordre par lequel l'esprit rationnel pense des propositions nécessaires. Dans ce cas la pensée rationnel et le réel partagent la même intelligibilité. C'est comme s'il fallait dire que l'esprit était naturellement adapté à la possibilité de retrouver l'ordre du réel. Étant même le seul à le pouvoir il faut dire que seul la raison peut connaître le réel. Le réel est l'objet d'une pensée puisqu'il suppose l'intelligibilité et non pas l'objet d'une expérience. Le réel se pense mais ne se vit pas. Il est inutile de remonter de l'expérience sensible au monde des idées. La remontée dialectique vers le réel ou sa connaissance est celle de la logique à la capacité de saisir des principes et des causes. Dans ce cas on appelle la raison la faculté des principes ou le raisonnement devient lui même le principe de raison suffisante (capacité de trouver la cause).