Texte partie 1 - ''affaire dreyfus''
Installé dans une confortable notoriété (il transforme régulièrement la maison de Médan avec ses droits d'auteur), il n'hésite pas à entrer dans la lutte politique lorsqu'il est convaincu de l'innocence du capitaine Dreyfus accusé d'espionnage à la solde de la Prusse. Il ne se manifeste pas lors de l'arrestation de Dreyfus en 1894. Pourtant, dès 1895, Zola est indigné par les campagnes antisémites, en particulier par celle d'Édouard Drumont dans La France juive et son journal La Libre Parole. La dégradation publique de Dreyfus, le 5 janvier 1895, et son emprisonnement à l'Île du Diable l'interpellent. Le 16 mai 1896, il publie l’article Pour les juifs dans le Figaro en réaction aux campagnes à la Drumont et s'inquiète déjà de l'honneur de la France.
Cet engagement, sa stature et son statut de chef de file du naturalisme, son indépendance à l'égard des religions et de l'argent, son efficacité rhétorique, poussent les dreyfusards Scheurer-Kestner et Bernard Lazare à lui demander d'intervenir. Il hésite mais, en septembre 1897 il écrit à sa femme qu'il est décidé. Le 13 janvier 1898 il publie dans L'Aurore de Georges Clemenceau son fameux « J'accuse » [1](Lettre au Président de la République), donnant ainsi une nouvelle dimension au processus de la révision. Un procès en diffamation le condamne à un an d'emprisonnement, le maximum de la peine prévu, et à une grosse amende - qui, avec les frais, s'élève à 7 500 francs (elle est payée par l'écrivain Octave Mirbeau). Il part en exil à Londres pour éviter l'emprisonnement. De retour, un an plus tard, il publie dans La Vérité en marche ses articles sur