Je coure, je vole vers l'infini. Je tente d'atteindre l'infini horizon. Je laisse la brise gonfler ma veste et soulever mes cheveux. Une pure impression de liberté s'empare de mon être. Exaltée.
Je vole, je fuis vers le lointain. Je m'éloigne du Temps qui nous asservit. Le vent s'occupe d'essuyer les larmes sur mes joues. Un irrépressible besoin d'évasion grandit en moi. Mélancolique.
Où que j'aille la solitude me rattrape.
La chercher me semble être le meilleur moyen d'y échapper.

« La vie et injuste, Kuu »

Cela, tu me l’avais répété maintes fois. Tant de fois que je ne pourrai les compter. Pourtant, je n’avais pas voulu le croire, j’ai voulu espéré, n’avoir qu’une infime once d’espoir. Je te reprochais de vouloir m’enlever mes rêves, mes désirs, mais tu ne voulais que me désillusionner. Je l’ai compris trop tard. Désormais je souffre. Assisse au milieu du champ de coquelicots, agenouillée à tes côtés, mes larmes coulent silencieusement le long de mes joues, et ce silence insupportable me rappelle au souvenir de nos moments de joie, ton rire claironnant sonnant comme une douce mélodie. Désormais, tu ne riras plus jamais, mais tes lèvres gardent l’ombre de ton dernier sourire. Ma vue se brouille et je ne parviens plus à faire la différence entre les pétales des fleurs éphémères, et la flaque écarlate sur laquelle tu reposes. Tu es parti, toi qui étais si bon, lâchement assassiné par un con. Oui la vie est injuste, je l’ai enfin compris. Mais la vengeance la rend plus douce. Et je te jure, mon amour, je te vengerai, même si cela dois me prendre toute une vie, je le ferai payer pour son crime