Textes
Naissance du monde
La déesse Mami prit quatorze poignées d’argile.
Elle plaça sept poignées à droite.
Elle plaça sept poignées à gauche.
Au milieu, elle posa une brique.
Ea, agenouillé sur une natte, ouvrit le nombril des figurines.
Des deux groupes, sept produisirent des hommes …
Sept produisirent des femmes.
La déesse qui crée les destins
Les compléta par paires. Mami
Dessina des formes humaines.
La Naissance du monde, coll. « Sources orientales », Le Seuil.
Texte 2
La création du monde selon les Indiens du Montana
Les Indiens du Montana racontent ceci : avant ce monde, il y en eut un autre, beaucoup plus difficile à vivre que le nôtre. Les hommes de ce très vieux temps ne savaient ni inventer des légendes, ni danser, ni composer de la musique. Leur esprit était obscur comme celui des animaux. Tunkashila, le Créateur, n’était pas satisfait de ce monde-là, qu’il avait pourtant fabriqué de ses mains. Alors, un jour, il se dit : « Je vais effacer ma création et je vais en pétrir une autre. Je vais chanter trois chants qui feront tomber tous les orages du ciel. Puis je chanterai un quatrième chant, et je frapperai la terre du pied. Alors la terre s’ouvrira, les eaux souterraines jailliront et plus rien ne sera, sauf les eaux ». Tunkashila le Créateur fit tout cela. Il chanta son premier chant et le tonnerre gronda. Il chanta le deuxième et la pluie dégringola. Il chanta le troisième et les fleuves débordèrent. Puis il chanta son quatrième chant et il frappa du pied. La terre se brisa comme un vieux pot, les eaux souterraines jaillirent et le monde fut noyé.
Alors Tunkashila se laissa dériver sur l’eau, assis sur sa tabatière, en fumant son calumet. Car tels étaient les objets sacrés dont il ne séparait jamais : sa tabatière et son calumet. Il se laissa porter par les vagues et le vent, de-ci de-là. Il n’y avait plus d’hommes, il n’y avait plus d’animaux, il n’y avait plus le moindre grain de terre sur cet océan silencieux. Seul, un oiseau survivait