Textures urbaines
ENSAS 2010/2011
étudiant n° 10062
Sujet 8 Textures urbaines
Le bastion n° 76 à Paris et la cité Ungemach à Strasbourg
En septembre 1840, Louis-Philippe et son premier ministre Adolphe Thiers décident d’ériger une ceinture fortifiée devant Paris : les fameuses « fortifs » (94 bastions et 17 portes) de 1841 à 1844. Devant ces fortifications, une zone non-ædificandi entraîne alors l’arrivée de logements pauvres au pied de la capitale française. Dans la période d’entre deux-guerres, une forte crise du logement éclate et les pouvoirs publics sont incapables de la gérer. L’ambitieux plan d’urbanisme nécessaire est remplacé par des opérations au coup par coup. Le métropolitain est prolongé jusqu’en banlieue et une politique de logement est mise en place avec la loi Siegfried (30 novembre 1894)qui crée l’appellation d’«habitations à bon marché » (HBM) incitant la mise à disposition de logements à prix social avec une exonération fiscale3. En accordant des avantages fiscaux importants aux comités locaux d’habitations, la loi demande qu’ils construisent des logements salubres et qu’ils limitent leur profit. Cette idée va entraîner la construction d’HBM à l’emplacement de l’enceinte de Thiers, jugée dorénavant inutile et étouffant Paris (démolition dans les années 20)1. La vaste zone non-ædificandi est remplacée par les boulevards des Maréchaux (troisième ceinture de Paris), la ceinture de HBM de briques roses et beiges, et par la «ceinture verte» de Paris où s’élèvent des équipements sportifs. Les HBM seront critiquées par le CIAM, qui les juge trop dense. Il faudra attendre 1980 pour qu’on les apprécie pour leur rapport à la rue et leurs espaces verts1. Les logements sociaux sont pensés avec des cours ouvertes pour que le soleil et l’air circulent le plus possible, qu’il y ait de la lumière2. Bien que l’on connaisse mieux les actions du bassin de la Seine, des opérations HBM ont aussi été menées en province. L’analyse portera sur les HBM du