Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais est une des figures emblématiques du Siècle des Lumières et aussi un célèbre dramaturge du XVIIIe siecle notamment connu pour sa trilogie composée du Barbier De Séville ou La Précaution Inutile (1775), du Mariage De Figaro (1778) et de La Mère Coupable (1784). Le mariage de Figaro dénonce les privilèges de la noblesse et l’extrait que je vais étudier (Acte 5, scène 3), célèbre monologue de Figaro, exprime une forte critique sociale où Figaro s’en prend notamment à une société archaïque mais aussi à son maître, le Comte Almaviva, qu’il trouve égoïste et arrogant. Je vais montrer comment le récit des mésaventures de Figaro lui permet de faire cette critique sociale et de dénoncer la domination d’une classe. Je préciserai la pertinence de ses arguments, quel est le message véhiculé et montrerai que Figaro est un personnage qui mène une réflexion philosophique.

Figaro montre par le récit de ses aventures qu’il peut juger la société de par ses expériences. Percevons tout d’abord la profonde injustice ressentie par ce valet. En effet, Figaro s’indigne en premier du comportement de son maître, le Comte Almaviva dont il pensait qu’il était un ami. Le Comte désigné comme “perfide” par Figaro veut, lui, goûter aux charmes de la jeune mariée: “Un grand seigneur passe à Séville; il me reconnaît, je le marie; et pour prix d’avoir eu par mes soins son épouse, il veut intercepter la mienne!”. Figaro emploie de nombreuses phrases exclamatives comme “Il riait en lisant, le perfide!” qui traduisent son indignation puis commence à ressasser tout les malheurs qui lui sont arrivés jusque aujourd’hui. Après avoir énoncé sa colère contre le Comte, Figaro commence donc à s’appitoyer sur sa jeunesse. Dès sa naissance Figaro est entouré d’une certaine malhonnêteté: “Fils de je ne sais pas qui; volé par des bandits, élevé dans leurs moeurs”, heureusement s’en dégoûte et “veux courir une carrière honnête” et commence son long périple pour avoir un