the problem we all live with
Ce tableau a la valeur d'un symbole dans l'histoire du Mouvement des droits civiques. Il représente en effet Ruby Bridges, une jeune afro-américaine à cette période âgée de six ans, alors qu'elle se rend dans une école de La Nouvelle-Orléans fréquentée uniquement par des blancs, le 14 novembre 1960, lors du processus de déségrégation raciale. Du fait des menaces et de la violence à son égard, elle est escortée par quatre adjoints du marshal ; la peinture est cadrée de telle sorte que la tête des adjoints du marshal est coupée aux épaules. Sur le mur derrière elle est écrite l'injure raciale « Nigger » (« Négresse »). Une tomate écrasée jetée sur elle est également visible. La foule blanche qui assiste à la scène n'est pas représentée, le point de vue adopté par le peintre étant le leur. Le tableau fut initialement publié en tant que page centrale du numéro de Look du 14 janvier 19642. Norman Rockwell avait mis fin l'année précédente au contrat qui le liait au Saturday Evening Post du fait de la frustration accumulée face aux limites que lui imposait le magazine dans la représentation qu'il voulait faire de thèmes politiques, et Look lui offrit une tribune pour y mettre en avant son intérêt pour des questions de société, y compris les droits civiques et l'intégration raciale.
Dès son enfance, Norman Rockwell présente des prédispositions pour le dessin et entre en 1908 à la Chase School of Fine and Applied Arts. En 1910, il abandonne ses études et entre à l'Art Students League of New York, où il perfectionne sa technique auprès de George Bridgeman et Thomas Fogarty. La même année, il illustre son premier livre, Tell me why, Stories, et commence une longue collaboration avec le mouvement des boy-scouts des États-Unis en illustrant la revue Boys' life.
En 1916 il propose sa