Theorie de l entreprise
Jusqu’à une date récente, l’entreprise n’a occupé qu’une place marginale dans la théorie économique. Elle était réduite à un agent individuel transformant de manière efficiente des facteurs de production en produits, sans prise en considération de son organisation interne, s’adaptant mécaniquement à l’environnement. Les développements récents de « l’économie de la firme » ont ouvert « la boîte noire » des organisations et en donnent une image à la fois plus complexe et plus proche de la réalité. Depuis les années 1980, de nouvelles théories émergent sous l’influence de travaux et de remises en cause énoncées dans les années 1960 et 1970 (W. BAUMOL, H. SIMON (1916-2001, Nobel 1978), Richard CYERT (1921) et James MARCH, Harvey LEIBENSTEIN (1922-1994), Alfred CHANDLER (1918). A- De la microéconomie traditionnelle à la nouvelle microéconomie 1- La théorie microéconomique traditionnelle (théorie néo-classique) a formalisé avec des outils mathématiques l'idée de SMITH (1776, La Richesse des nations) selon laquelle la poursuite des intérêts égoïstes conduits par une main invisible et par les lois du marché permet la réalisation de l'intérêt général. La fonction de l’entrepreneur s'inscrit dans la logique d'un système mathématique : il combine des facteurs de production de façon la plus rationnelle possible. Léon WALRAS (1834-1910) a démontré mathématiquement que la flexibilité des prix et la concurrence pure et parfaite sont les conditions d'un équilibre général des marchés. Si tous les marchés fonctionnent selon la logique du modèle walrassien, les décisions individuelles, sous certaines conditions, conduisent à une utilisation efficace des ressources, c’est-à-dire qu'il est impossible d'améliorer la satisfaction d'un agent sans diminuer celle d'un autre (optimum de PARETO). Vilfredo PARETO (1848-1923) fut le successeur de WALRAS à la chaire d'économie de l'université de Lausanne en 1893. L’apport