Théorie de financement hiérarchique
Olivier Levyne (2007)
Docteur en Sciences Economiques
HDR en Sciences de Gestion
Cette théorie, présentée historiquement par Myers (1984)[1] sous le nom de pecking order theory, justifie la classification des modes de financement des entreprises.
Pour éviter de rendre des comptes au marché, les entreprises privilégient l’autofinancement.
Si les besoins de financement des investissements dépassent le montant de l’autofinancement, les entreprises ont recours au financement externe. Dans ce cas, elles privilégient l’émission d’obligations (ou plus généralement le recours à l’emprunt) par rapport à l’augmentation de capital compte tenu du contenu informatif véhiculé par chacune des deux modalités.
Le recours à l’emprunt est perçu comme le signal d’une confiance du dirigeant dans la capacité de l’entreprise à faire face au service de sa dette et à éviter la faillite. Traduction d’une forte motivation du dirigeant, il est interprété par le marché comme une bonne nouvelle et engendre une appréciation du cours de bourse.
L’augmentation de capital provoque, a contrario, une baisse du cours de bourse de l’action, la décision de procéder à une telle opération est en effet interprétée par le marché comme une volonté de profiter d’une surévaluation du prix de l’action.
Ces éléments s’inscrivent dans un contexte d’asymétrie de l’information entre d’une part celle en possession des managers (insiders), d’autre part celle détenue par les actionnaires minoritaires (outsiders) de la firme managériale constitue un des déterminants de la structure financière des entreprises. Le rôle de l’endettement en tant que signal donné au marché sur la santé financière des entreprises a notamment été étudié par Ross (1977)[2], John (1987)[3], Blazenko (1987)[4] et Narayanan (1988)[5].
Les dirigeants d’entreprises non performantes peuvent diffuser aux marchés des informations erronées sur la santé financière de