Thérèse raquin
Cet extrait constitue l’incipit du roman qui s’ouvre sur la description dupassage du Pont Neuf où Mme Raquin, son fils Camille et sa nièce Thérèse, épouse de Camille, possèdent une mercerie. Zola soucieux d’ancrer sa fiction dans le réel, propose une description minutieuse d’unquartier populaire de Paris qu’il dévalorise et déprécie; l’histoire s’installe d’emblée dans une atmosphère ténébreuse.
Il est possible de rendre compte de ce texte en montrant en quoi cettedescription peut-revêtir différentes fonctions : réaliste, narrative et symbolique. Nous verrons donc dans une première partie la description minutieuse d’un quartier populaire pour ensuite nous intéresser àla fonction narrative de cette description, c’est à dire la mise en place d’une atmosphère ténébreuse.
I La description minutieuse d’un quartier populaire
Dans un premier temps l’auteur nousprésente une topographie réelle à travers les indice toponymiques (ligne 1-3); ces trois rues existent en effet. Elles sont situées sur la rive gauche de la Seine; le passage du Pont-Neuf a disparu aumoment des grands travaux d’Haussman; par le choix de la rue de Seine et de la référence au Pont-Neuf, Zola fait allusion à la ville de Paris dont le nom est absent du texte.
Ensuite l’auteur nousdécrit la ville comme si nous déambulions dans celle-ci, l’impression d’une visite est suggérée par l’emploi du verbe de déplacement «vient» (ligne 1). Le narrateur introduit son lecteur désigné dans letexte par l’emploi du pronom indéfini «on» (ligne 1). Le regard lui-même est guidé par le narrateur , ce que révèlent les indices spatiaux (ligne 1, 10, 14, 17, 23) et les verbes qui structurent... [à continuer]