ACTE IV SCÈNE 1

ANDROMAQUE
SCÈNE 1

Ô cher Hector je me vois si désespérée.
De souiller ta mémoire, ou Astyanax livrer,
À nos pires ennemis si longtemps combattus
Qui encore et toujours foulent aux pieds leurs vaincus.
C’est Andromaque qui doit trancher. Aide-moi,
Ô aide-moi Hector, dans ce rude combat,
Ce dilemme ignoble qui déchire ta femme.
Épouser le barbare qui laissa Troie en flammes ?
Ou le seul fruit de notre amour faire périr,
Innocent, pourtant haï de tout un empire ?
M’unir moi à Pyrrhus assassin de Priam
Au fils même de celui qui te ravit ton âme ?
Perdue dans mes pensées je te viens consulter
Bien qu’en ce lieu ton corps ne puisse être trouvé.
Insulter ta mémoire, vivre au bras du vainqueur,
Épouser un tueur, ou Astyanax meurt.
Est-ce ainsi le sort que me réserve l’Épire,
Pyrrhus ou Astyanax, combien dois-je souffrir ?
Non, je ne romprai point notre hymen immortel
La dernière des Troyennes te sera fidèle.
Si Andromaque est forte sa décision est prise.
Par Pyrrhus jamais elle ne sera conquise
Toujours en cendres certes Troie demeurera
Mais sans satisfaction Pyrrhus restera.
Et que les Grecs craignent la justice des dieux
Qui s’abattra un jour sur cet homme orgueilleux

Ô cher Hector je me vois si désespérée.
De souiller ta mémoire, ou Astyanax livrer,
À nos pires ennemis si longtemps combattus
Qui encore et toujours foulent aux pieds leurs vaincus.
C’est Andromaque qui doit trancher. Aide-moi,
Ô aide-moi Hector, dans ce rude combat,
Ce dilemme ignoble qui déchire ta femme.
Épouser le barbare qui laissa Troie en flammes ?
Ou le seul fruit de notre amour faire périr,
Innocent, pourtant haï de tout un empire ?
M’unir moi à Pyrrhus assassin de Priam