Tirade de phèdre, acte v scène 7
Lecture analytique
Jean Racine est un dramaturge français du XVIIe siècle. Sa pièce Phèdre a été jouée pour la première fois en 1677. C’est une pièce inspirée par deux pièces antiques : Hippolyte de Euripide et Phèdre de Sénèque. Cette pièce traite d’une passion incestueuse de Phèdre pour le fils de son mari. Après une multitude de péripéties et la mort d’Hippolyte, tué par un monstre marin quelques scènes auparavant, nous assistons ici à l’ultime aveu de Phèdre au cours d’une tirade en alexandrins s’adressant à Thésée, scène qui constitue le dénouement de la pièce.
Lecture de l’extrait
I) Un ultime aveu pour dénouer l’intrigue / Ni tout à fait innocente, ni tout à fait coupable
A) L’aveu : Phèdre reconnait sa culpabilité
Un aveu qui intervient de manière brutale, dans les trois premiers vers de la tirade, introduit par un alexandrin brisé qui marque l’urgence, renforcée par l’impératif.
Chiasme des adjectifs « chaste et respectueux »/ « Profane, incestueux » (v 2-3). La chasteté, rejet de l’amour, s’oppose en effet directement à l’idée d’inceste, d’amour interdit, comme le terme « respectueux », qui renvoie au sacré, s’oppose à profane, symbole d’impureté.
Reconnaissance de la faute : Hippolyte innocenté, Phèdre coupable.
Et, dans la deuxième partie de la tirade, exposition des remords (v14), reconnaissance de l’impureté (v23)
B) Une plaidoirie : Phèdre, pas tout à fait coupable
Aussitôt cet aveu formulé, Phèdre tente de se disculper en voulant prouver son innocence. o Victime passive du fatum (Le Ciel est le coupable, il mit dans son sein une flamme funeste – v 4) o Victime d’Oenone, sept vers lui sont consacrés (v 5 à 11) avec des termes violents (« détestable », « perfide », « abusant »). o Phèdre se présente comme un être faible (« faiblesse extrême »), efface sa culpabilité directe en remettant la faute sur les autres.
Aveu paradoxal, ambivalent car aveu de la culpabilité et