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Les "no-fly zones", selon le jargon militaire, sont devenues un instrument commun pour stopsovo, c'est une résolution de l'ONU qui en a défini les modalités, dans le cadre de l'article VII de la Charte des nations unies qui autorise le recours à la force. La résolution définit alors une zone géographique, la nature des avions concernés, et des règles pour engager la force en cas de violation.
En Irak, à l'issue de la guerre du Golfe, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France avaient pris une décision plus contestée au plan du droit international, car adoptée hors du chapitre VII. Le secrétaire général, Boutros Boutros-Ghali, s'y était opposé. En vue de la protection des populations kurdes et chiites, les trois pays avaient décidé de deux zones d'exclusion successives, en 1991 et en 1992 : la première au nord du 36e parallèle, protégeait notamment la région de Mossoul ; la seconde, au sud du 32e parallèle, incluait Bassorah. Le gouvernement irakien a toujours contesté cette atteinte à sa souveraineté. Et en 1996, quand les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé d'étendre la zone sud jusqu'au 33e parallèle, la France s'est dissociée de l'opération. "Ces leçons ont été retenues et dans le cas libyen, il serait inimaginable qu'il n'y ait pas de résolution de l'ONU", estime un expert militaire. • Comment s'organise une zone d'exclusion aérienne ?
Il convient d'abord de définir un périmètre géographique au-dessus de l'Etat belligérant ; c'est un premier sujet politique, difficile, de discussion internationale. Puis il faut établir la dureté de la mesure : est-ce une exclusion complète ou pas ? Vise-t-elle les avions de chasse du pays, ses hélicoptères militaires ? Inclut-elle les avions civils, au risque d'étouffer l'économie de la région? En Bosnie, des avions civils étaient autorisés à voler parmi les avions de la coalition, en zone d'exclusion, une situation très complexe.
La difficulté est ensuite de s'entendre concrètement, entre alliés,