Toast d'alger
Cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger, Mémoire secret adressé à la S.C de la propagande sur la création des vicariats apostoliques dans l’Afrique équatoriale, Alger, 2 janvier 1878, p33-43
( X. de Montclos, Lavigerie. La mission universelle de l’Eglise, Paris, Cerf, 1968,p.100-105.)
I. Éclairer le « nègre »…
a) L’instruire, par la Bible d’abord.
b) Lui apporter suffisement d'éducation...
c) … Afin de le rendre utile à ses compatriotes.
II. … Sans faire de lui un Européen.
a) Ne pas faire de l’Afrique une seconde France
b) Adapter les actions aux particularismes locaux
c) Garder la main mise sur eux.
A partir des années 1870, la France tient à étendre son empire colonial, notamment en Afrique où l'intérieur du continent restant peu connu attire de plus en plus les convoitises. L’Église réfléchit alors aux moyens de faire parvenir l'évangile dans ces vastes contrées qui ne l'ont pas encore reçu en se montrant comme le rempart à l’esclavagisme. Le catholicisme européen se veut être l'artisan d'une véritable croisade pour la civilisation. Les Missionnaires français, dont les pères blancs, ont effectivement une place prépondérante dans la diffusion de l’Evangile au sein de colonies extérieures.
Charles Martial Lavigerie, Cardinal, est un acteur important de ces missions catholiques. Il est en effet le fondateur en 1868 de la Société des missionnaires d'Afrique, ou « Ordre des Pères Blancs » par rapport à la couleur de leurs habits. Un an après il fonde la Congrégation des sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique. Il doit sa renommée au discours qu'il prononça en 1890 sur le conseil du Pape Léon XIII, en vue du ralliement de l'Eglise à la République, le fameux « Toasts d'Alger ».
Dans la fin des années 1870, Lavigerie rédige son « mémoire secret » qu’il adresse à la congrégation religieuse de la propagande. Il s’agit d’une réponse à une réunion ayant eu lieu en septembre 1876, que se tint à Bruxelles : une conférence