Tobie nathan l'influence qui guérit
Dans cet article paru en octobre 1924, Sigmund Freud poursuit une réflexion sur les points communs et les différences entre la névrose et la psychose suite à son précédent article « Névrose et psychose », paru la même année.
A partir de ces travaux antérieurs, Freud affirme donc que dans la névrose le moi réprime une partie du ça par allégeance au monde extérieur, tandis que dans la psychose le moi est au service du ça et se retire d’une partie de la réalité. La névrose serait ainsi conditionnée par l’influence du monde extérieur et la psychose par celle du ça.
Freud remarque que cette hypothèse n’est pas corroborée par son expérience clinique, car une névrose perturbe le rapport du malade à la réalité, et est même pour lui un moyen de se retirer de la vie réelle, de la fuir. Le psychanalyste résout cette contradiction en mettant en perspective différents processus composant la névrose.
Ainsi, la situation de départ de la névrose, constituée par le refoulement d’une motion pulsionnelle pour répondre aux exigences de la réalité, entraîne des processus de compensation des dommages subis par le ça. C'est-à-dire que le relâchement du rapport à la réalité est la conséquence de cette seconde étape de réaction contre le refoulement aboutissant à l’échec de celui-ci. En outre, Freud prévoit que le morceau de réalité occulté concernera précisément l’exigence du monde extérieur qui a induit le refoulement pulsionnel.
Freud retombe sur ses pieds, puisqu’il ne fait que rappeler la caractérisation de la névrose par l’échec du refoulement, le retour du refoulé, qu’il avait établi auparavant. De même, le traumatisme déclenchant la névrose est refoulé par les malades qui se détournent des expériences semblables qui se présentent à eux, tout en « livrant à l’amnésie » l’expérience initiale.
Freud revient sur un cas des « Etudes sur l’hystérie » afin d’illustrer son propos. Une jeune fille amoureuse