Toinette, le malade imaginaire
Toinette, Le malade imaginaire
Toinette est la servante d’Argan. Dans la deuxième scène du premier acte elle est décrite comme une présence qui énerve le maître. Argan l’appelle « carogne », « traîtresse », « coquine », « ignorante » et « chienne », plusieurs fois. Pour l’empêcher de crier, elle fait appelle à son outil de langage : elle se plaint toujours, en disant « Ah !» chaque fois quand son maître veut dire quelque chose pour l’offenser. Sa technique est fort hardie et relève son courage face à son maître :
« Argan : Il y a… Toinette : Ah ! Argan : Il y a une heure… Toinette : Ah ! Argan : Tu m’a laisse… Toinette : Ah ! »[1]
Aux répliques d’Argan, qui est emporté contre elle d’une manière directe, Toinette répond tout de suite :
« Argan : Tu m’a fait égosiller, carogne ! Toinette : Et vous m’avez fait, vous, casser la tête ; l’un vaut bien l’autre. Quitte à quitte, si vous voulez. … Toinette : Si vous avez le plaisir de quereller, il faut bien que de mon côté j’aie le plaisir de pleurer : chacun le sien, ce n’est pas trop. Ah ! »[2]
Toinette déstabilise l’autorité du maître par les interruptions qu’elle fait et par son refuse de donner cours libre au « plaisir de quereller » d’Argan. Elle est très familière avec Argan, mais elle a aussi une connexion étroite avec Angélique. La servante parle avec légèreté à la jeune fille : « He bien, quoi « Toinette » ? »[3] La quatrième scène du premier acte de la pièce est vraiment comique. Angélique ouvre son cœur à Toinette et l’interroge sur la pureté de ses actions d’amoureuse, sur les traits et sur la sincérité de Cléante ; elle pose question après question, troublée de ce nouvel sentiment et la servante donne toujours la même réponse : « Oui », « Oui