Fondé en 1919 par Anton Drexler, le Parti ouvrier allemand (DAP) que rejoint par la suite Adolf Hitler, se réclame d'une forme de « socialisme germanique » mal défini, par lequel Drexler ambitionne néanmoins de ramener les ouvriers allemands vers le nationalisme, tout en les détournant de l'internationalisme marxiste. L'absence de caractère révolutionnaire comparable à celui proposé par les marxistes ne permet pas aux nazis d'obtenir le succès espéré auprès de la classe ouvrière. L'idée de mélanger nationalisme et socialisme ne se concrétise cependant pas en un programme d'action réellement défini, bien que Drexler prône une protection sociale pour les travailleurs, et la fin de l'exploitation capitaliste de ces derniers. Le DAP donne ensuite naissance au Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) : pour le spécialiste Ian Kershaw le national-socialisme (ou nazisme) fait partie des « mouvements extrémistes antisocialistes41 », et le socialisme politique est critiqué par Hitler lui-même. Pour l'historien Aloïs Schumacher, si le programme de 1920 du parti nazi comporte certains points qui l'approchent des thèses socialistes, on ne peut faire du national-socialisme un courant socialiste, Hitler ayant pour sa part défini dès 1922 le « socialisme » comme un dévouement inconditionnel à la Nation : « Celui qui est prêt à faire sienne la cause nationale, dans une mesure telle qu'il ne connaît pas d'idéal plus élevé que la prospérité de la nation ; celui qui a compris que notre grand hymne Deutschland über alles signifie que rien, rien dans le vaste monde ne surpasse à ses yeux cette Allemagne, sa terre et son peuple, son peuple et sa terre, celui-là est un socialiste »44.
Le nazisme est une idéologie dont la nature même fait l'objet de débats. Pour Ian Kershaw, en dehors du nationalisme et du racisme, le nazisme n'a pas de réelle cohérence politique, du fait notamment de la diversité de sa clientèle électorale et militante. Le national-socialisme