Totalitarismes
LES TOTALITARISMES, BERNARD BRUNETEAU
Une conceptualisation contingente. (Intuitions de l’entre-deux-guerres : idée d’apparition d’un pouvoir absolu de type inédit dans société industrielle moderne a surgi dans littérature début XXème (Wells Le dormeur se réveille, 1900 ; London Le Talon de fer, 1909 ; Belloc, L’état servile, 1911). Tendance réelle dans l’Europe de l’entre-deux-guerres qui = croissance démesurée d’un Etat négateur des droits de l’individu.
Prédire l’ « Etat total » : Double réquisitoire Durkheim et Freud contre l’ « Etat de puissance » nationalitaire = 1er embryon de théorisation totalitaire.
L’Allemagne au-dessus de tout, Durkheim : « monstruosité » de l’adversaire par triomphe de la conception d’un Etat défini d’abord pour sa puissance, et qui pour dominer plus sûrement société civile individualiste, doit être militaire et guerrier à l’extérieur.
Freud : raison d’Etat guerrière dévoile immoralité des gouvernants, et propagande patriotique transforme individus en mineurs « malaise dans la civilisation » par action de cet Etat de puissance. 1930, Carl Schmitt (juriste, futur compagnon du IIIème Reich) : « formule agissante et éclairante de l’Etat total » appuyée par expérience de la guerre : « Tout Etat est contraint de s’emparer des moyens de puissance dont il a besoin pour sa souveraineté politique… » (cf. p. 11).
Der Arbeiter (1932), Ernst Jünger : suggère qu’alliance du vieil esprit guerrier et modernité technologique = lourdes de formes inédites de domination politique. Dessin d’une future « Démocratie du travailleur » dont unité intérieure faite d’une « volonté de Dictature totale (qui) se reconnaît dans l’Ordre nouveau comme volonté de Mobilisation totale ».
Pensées nourries de l’exp. de la guerre allemande qui s’assimila intérieurement à forme coercitive d’administration directe de l’économie.
Volontarisme mobilisateur (philosophie = doctrine qui accorde la