Aujourd’hui aucun parisien n’est pas sans savoir que le journaliste Georges Du R¬¬¬oy, a épousé Suzanne Walter,fille du patron de La Vie Française. En tant qu’ancien collègue du jeune époux ainsi que chroniqueur, j’ai moi-même assisté à cette cérémonie. De prime abord, ce mariage me semblait être la simpleunion de deux êtres s’aimant. Cependant j’ai trouvé l’ambiance démesurée. En effet, quand le couple se trouvait à l’autel, le comportement de chacun me semblait plus que solennel, je n’arrivais pas àpercevoir un trait d’amour ou d’affection dans leurs regards. Georges Du Roy montrait cependant un certain enthousiasme mais son sourire n’était pas celui d’un homme comblé par l’amour, ceci m’ad’ailleurs conduit à me poser quelques questions et à prêter plus d’attention à mon ancien camarade. Plus la cérémonie avançait, plus elle me rappelait le sacre d’un roi de France. Tout d’abord, le futur épouxse trouvait agenouillé, cette position était fortement semblable à celle adoptée par un chevalier ou un roi se faisant adouber ou sacrer. Ensuite, l’homme d’Eglise qui les unit présentait un visagegrave et froid, enfin l’encens ainsi que quelques autres éléments faisaient songer à une cérémonie en l’honneur d’un personnage sacré… Ce sérieux quelque peu pompeux à mon goût se dota d’un côtéthéâtral par la démarche du baron : il marchait lentement comme s’il avait du plomb dans ses souliers, ceci ne paraissait point naturel. De plus de son attitude, la foule amplifiait ce côté théâtral et sacréde la cérémonie. Ce qui m’a le plus choqué fut cette « haie d’honneur » qui se forma lorsque les jeunes mariés traversèrent l’Eglise. Il y avait alors près de deux milles personnes qui acclamaient DuRoy telle une Cour qui accueille son roi.
Tandis que la foule se hâtait sur le jeune marié, j’ai pu entendre que celui-ci répondait aux félicitations par de banales formules, aucune sincérité... [à