J’ai peur la nuit, enfin. C’était en 1830, un samedi après-midi vers 15 h 00, j’étais assis à une terrasse de café en plein centre de Paris. Il faisait très beau, on était en juin. Je profitais demon journal tout en buvant mon café. Les gens passaient devant moi, certains me saluaient. L’été arrivait.
Brusquement, une rafale de vent fit tomber mon journal. Je me levai pour le ramasser quand jem’aperçus que le ciel était gris ! C’était étonnant car les services météo avaient annoncé une très belle journée. Le vent était de plus en plus fort. Le journal s’envola à nouveau. Je me précipitaispour le rattraper lorsque je heurtai une femme :
* Je suis désolé mais je ne vous avais pas vu, lui dis-je d’un ton poli.
* Ce n’est rien me répondit-elle, cela peut arriver à tout le monde.Au son de sa voix, je restai pétrifié. Je la regardai en face et là, je restai sans voix. Plus de doute possible, c’était Laura, ma femme. Comment était-ce possible ? Laura était morte depuis deux ansdéjà. Et elle se tenait devant moi à cet instant. Je ne comprenais plus rien !
* Suis-moi !, me dit-elle, en accélérant son pas.
Elle semblait flotter dans les airs. Je me mis à courir pour larattraper. Ce n’était pas facile car il pleuvait et les pavés de la rue étaient glissants. Soudain, elle s’arrêta devant un immeuble et poussa la porte d’entrée. Je connaissais cet immeuble car j’yavais vécu avec elle !
Mon cœur battait tellement vite qu’il me faisait mal. J’hésitai un court instant sur ce que je devais faire : entrer ou fuir ? Finalement, ma curiosité mêlée à un peu de peurl’emporta. J’avais besoin de savoir et de comprendre ce qui se passait exactement.
Laura m’attendait devant notre ancien appartement. Elle entra sans rien dire. La pièce était sombre. Mes pieds étaientcloués au sol et mon estomac était noué. Elle s’allongea sur le canapé et se mit à parler :
* Cela fait si longtemps que j’attends ce moment. Viens près de moi, j’ai besoin de toi