« TOULOUSE » Nougaro

La première version de « Toulouse » rendait compte de l’amertume de l’auteur-compositeur-interprète Claude Nougaro vis-à-vis de cette ville d’enfance dans laquelle il a connu des moments douloureux. Mais une simple conversation avec son épouse change tout : il décide que son texte ne doit pas être « un chant de rancune » mais au contraire un hommage rendu à cette ville qui l’a vu naître et dans laquelle il connaît ses premiers émois artistiques. De cette prise de conscience émerge l’une des chansons les plus célèbres de cet amoureux de la musique et des mots. Composée de sept quatrains et d’un refrain d’une seule phrase, elle prend des allures de véritable visite guidée à travers les rues toulousaines, d’immersion dans les traditions langagières et comportementales de ses habitants. Dès la première lecture, le texte frappe par l’éloge poignant qu’il rend à la fameuse « ville rose ». Il convient toutefois d’analyser plus en détail cette impression de lecture : que représente Toulouse pour Nougaro ? 1/ Toulouse, mère-patrie du poète

Dans cette partie il s’agit surtout de voir que le poète éprouve un attachement pour Toulouse qui n’est pas sans rappeler celui d’un fils pour sa mère. a) Une douloureuse séparation…
– Dès le vers 1 évocation de la douleur de la séparation, renforcée par la répétition « qu’il est loin mon pays, qu’il est loin ». Nostalgie liée à la distance qui le sépare de sa ville natale et qu’on retrouve dans la dernière strophe. Au moment de l’écriture (« aujourd’hui »), le poète n’est pas à Toulouse (il écrit cette chanson chez lui, avenue des Thernes, à Paris) et craint d’y revenir jamais (vers 29-30).
– Nostalgie d’autant plus vive que Toulouse est constamment identifiée comme la ville d’origine du poète, sa vraie patrie. De nombreuses occurrences en témoignent : « mon pays », « ma cité » ou encore « mon païs » (la conservation du terme en langue régionale insiste sur l’idée d’appartenance)

b)