tous les matins du monde
a. La genèse
• À l’origine, un film ?
Alain Corneau formule le projet de « faire un film dont toute la chair soit musique ». Il est admiratif de la musique baroque durant les fastes de Versailles sous le règne du Roi Soleil.
• À l’origine, un roman ?
Corneau rencontre Quignard qui a déjà écrit sur ce même thème La Leçon de musique. L’écrivain propose la rédaction d’un roman qui se centrerait davantage sur la musique de chambre et l’ambiance austère des jansénistes, loin du faste de la cour de Louis XIV.
• À l’origine, une musique ?
Jordi Savall est pressenti pour écrire un scénario musical, et adapter certaines pièces de Marais et Sainte Colombe, en fonction des scènes du film. Ainsi, le musicien a du travailler la dernière interprétation de La Rêveuse de Marin Marais non pas avec la recherche d’une perfection musicale mais comme un acteur : il doit interpréter la fragilité de l’amant qui se sait à l’origine de l’agonie de la jeune femme.
Comme le confie Sainte-Colombe : « La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler. »
Doc. 2 : Jordi Savall
b. Le contexte du récit
• Marin Marais
Né en 1656, il devient chanteur à la Maîtrise de Saint Germain l’Auxerrois où il interprète le Service de la défunte Reine Mère. À seize ans, il décide de partir pour suivre les cours du célèbre pédagogue Monsieur de Sainte Colombe. À dix-neuf ans, il est engagé par Lully pour jouer dans l’orchestre de l’opéra au Palais Royal. À 20 ans, il est qualifié de « musicien de Roi ». Il se consacre à l’opéra et à la composition le reste du temps puis prend la direction de l’orchestre à 49 ans. À la fin de sa vie, il se retire du monde pour une approche plus intime de la musique…
• Sainte Colombe
Sainte Colombe est un musicien virtuose de la viole et pédagogue recherché, dont on ne sait ni les dates de vie et de mort, mais seulement qu’il se tint éloigné de la cour et de ses virtuosités pour préférer