Tout les matins du monde
Il est adapté la même année au cinéma sous le même titre par Alain Corneau. L'écriture du roman-scénario de Pascal Quignard est largement inspiré de son précédent roman La Leçon de musique, et des faits historiques de la vie de ses deux personnages principaux, M. de Sainte-Colombe et Marin Marais, deux violistes du xviie siècle. On y retrouve des faits historiques véridiques, des obsessions de l'auteur, des idées évoquées dans sa précédente œuvre. Lors de son adaptation au cinéma par Alain Corneau, celui-ci supprimera tous les aspects politiques de l'oeuvre (par exemple la destruction de Port-Royal), pour se consacrer uniquement à sa demande initiale, la musique. Les deux œuvres sont polyphoniques, jouent avec les sons et les silences, et créent ainsi ambiance et personnages.
"La main d'oublies", de Sophie Nauleau publié aux éditions Galilée, récit qui tient à la fois de l’essai et de l’enquête quasi policière, explore le rôle de la nature morte du Louvre intitulée "Le dessert de gaufrettes" qui a inspiré Pascal Quignard et Alain Corneau à sa suite
es personnages dans Tous les matins du monde.
I.Les personnages masculins
A. Sainte Colombe
Dans La leçon de musique, Quignard écrit beaucoup sur Marin Marais en se basant sur Titon du Tillet. Ici, il s'intéresse à Sainte Colombe. Il conserve l'image d'un violiste exceptionnel, plus brillant que son maitre Hotman. Il maintient l'image d'un pédagogue bourru qui n'hésitait pas à renvoyer un élève. Il rappelle également qu'il a composé plus de 200 pièces de viole qu'il n'a pas fait imprimer. Il modifie en revanche l'idée selon laquelle il aurait renvoyé Marin Marais par amour-propre et jalousie. Sainte Colombe garde une supériorité musicale chez Quignard. Celui-ci met en scène un personnage dont on ne connaissait que quelques éléments, le fait sortir de l'ombre de l'Histoire pour lui donner vie en comblant les trous. Il en fait un