Toute prise de conscience est-elle libératrice ?
De prime à bord, depuis le confort de l'enfance, ou de toute situation d'inconscience des malheurs du monde, il smeble que toute prise de conscience est vécue comme aliénante, nous confrontant à un devoir d'agir afin de soulager, d'aider, de ne pas laisser faire. C'est ce que nous aurons à examiner.
Mais dans un premier temps, il nous faut analyser ce qui caractérise la prise de la conscience par rapport à la simple conscience. Autant la conscience (de soi) peut être marquée par la subjectivité (du sujet lui-même), autant la prise de conscience implique un retour réflexif de la conscience sur elle même, l'arrachant à la subjectivité pour la rendre plus objective. Le sujet doit donc en quelque sorte sortir de lui-même, de son propre point de vue, pour s'imposer un point de vue plus extérieur sur lui-même. En ce sens, la prise de conscience semble imposer l'abandon de ce que l'on tenait pour vrai, de ce qui constituait l'ensemble de nos représentations, de nos connaissances et de l'image que l'on avait de soi. Prendre conscience, c'est passer de ce qu'on croyait à ce que l'on sait et ne plus pouvoir revenir en arrière, d'où le sentiment de perdre une forme de liberté, consistant à se voir de la façon qui nous convenait ou qui était la plus facile à accepter. La prise de conscience nous impose l'objectivité envers nous-même.
Elle nous impose aussi