Toute vérité est-elle démontrable
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Définitions tout : La totalité sans exception. vérité : La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité. Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet. La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel. On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux. La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. démontrable : Qui est susceptible d'être démontré. Qui obéit aux règles de la cohérence et de la logique.
Rappel de cours: des limites à la démonstration?
■ Peut-on faire de la démonstration une voie d'accès universelle à la vérité ? Plusieurs objections peuvent être opposées à cette idée.
■ La première objection est liée à l'essor progressif, au xviie siècle et plus encore au xviiie siècle de la méthode expérimentale. Il y a un domaine où la démonstration ne semble pas s'appliquer de façon pertinente, c'est celui des sciences de la nature, dans lesquelles les vérités se découvrent par l'expérience, et non par la démonstration. Ainsi Diderot se moquait-il d'une physique trop raisonneuse et pas assez expérimentale qui a « démontré » par des raisons apparemment sans appel que la lumière ne se décomposait pas... jusqu'à ce que Newton observe grâce au prisme la décomposition de la lumière. En physique, il s'agit de montrer, non de démontrer.
■ Deuxième objection : les entités