Très peu de lecteurs ressemblèrent au chien qui suce la moelle. on ne s’attache qu’aux os, c’est-à-dire aux bouffonneries absurdes: voltaire
Introduction : Gargantua, de Rabelais, est un livre qui paraît complètement absurde et qui fait beaucoup rire avec ses passages notamment scatologiques, ironiques et qui se rapportent souvent à l’alcool. Voltaire écrit à ce propos dans une lettre adressé au prince Charles-Guillaume-Ferdinand, « très peu de lecteurs ressemblèrent au chien qui suce la moelle. On ne s’attache qu’aux os, c’est-à-dire aux bouffonneries absurdes ». Il explique, en réutilisant la métaphore du prologue de Gargantua, que la plupart des personnes qui ont lu ce livre ne s’en sont tenu qu’a l’absurde. Mais Gargantua est une satire des événements du temps de Rabelais. Si les lecteurs l’avaient compris, son livre lui aurait probablement couté la vie.
Mon objectif sera de montrer ce qu’est l’acte de lecture pour Rabelais puis de comprendre comment Rabelais a pu critiquer toute la société (église, rois etc.) tout en ayant « vécut et mourut chéri, fêté, honoré » alors « qu’on fit mourir dans les plus affreux supplices ceux qui prêchaient la morale la plus pure » comme l’a dit Voltaire. Pour pouvoir atteindre mon but, nous allons nous poser ces deux questions : « Qu’est-ce que ‘acte de lecture pour Rabelais ? » et « Comment peut-on se protéger de quelque chose tout en la critiquant? »
1. Le chien qui suce la moelle est une métaphore que Rabelais utilise dans le prologue de son livre, Gargantua, et que Voltaire réutilise dans sa lettre adressé au prince. Rabelais dans tout son prologue insiste sur le fait qu’il y a une manière particulière pour lire son livre. Un acte de lecture bien distinct. Pour lui il ne faut pas se fier à ce qu’il y a en surface mais au contraire creuser pour trouver la face caché qui, une fois trouvée, est d’une toute autre valeur de ce qu’on aurait pu le croire. C’est ce qu’il veut nous faire comprendre quand il