Traité sur la tolérance, voltaire
L’intolérance est dénoncée dans ce texte non sous forme narrative (comme dans Candide), ou théorique (Dictionnaire philosophique) mais sous forme d’une prière adressée à Dieu. Ce texte est ainsi un discours solennel, qui fait appel au raisonnement du lecteur mais joue également, surtout, sur ses sentiments : le registre pathétique met en valeur la faiblesse de la condition humaine et donne une image très négative de l’homme.
La prière à dieu n’est en fait qu’une stratégie pour mieux s’adresser aux hommes et les convaincre.
Cette intolérance se fonde essentiellement sur le fanatisme religieux. Voltaire insiste sur la diversité des rituels et des coutumes, source d’intolérance, qu’il faut dépasser par une juste vision de l’homme et de Dieu : ce texte manifeste le déisme voltairien.
I. Une prière
1. … à Dieu
a. Le titre : « prière à Dieu » b. L’adresse à une deuxième personne : « toi », identifiée par l’apposition, l.1, « Dieu », repris par les nombreux pronoms personnels : « toi, te, tu » c. La prière s’affirme par un ton solennel : éloquence du rythme ternaire (« de tous » ; phrases longues, énumérations, répétitions et anaphores (« à toi » ; « fais que… / que… que… » ; « entre »), exclamations d. L’insistance sur la grandeur de celui à qui est adressée la prière, Dieu :
- l’anaphore de « de tous » souligne sa puissance universelle (« tous les mondes », « tous les êtres ») et intemporelle (« tous les temps ») ;
- reprise de cette idée de toute puissance dans tout le texte : « décrets immuables comme éternels », associée à la connaissance (« tu sais »), à la charité (« pitié » « ta bonté »). e. Une supplication : « fais que » et toutes les subordonnées juxtaposées qui s’y rattache syntaxiquement (« que…que…que ») ; « daigne » : « oser te demander »
2. …aux hommes (registre pathétique, opposition Dieu / Hommes)
a. De Dieu aux hommes : Un glissement