Transport aérien
Vivendi Universal, Aol Time Warner, Bertelsmann… L’actualité de l’été 2002 vient rappeler que la vie de ces groupes mondiaux de communication est faite d’incertitudes, de revirements stratégiques voire de véritables avatars susceptibles, sinon de les faire disparaître, tout au moins d’en modifier radicalement la physionomie. C’est ainsi le champ même de la présente étude qui s’en trouve en partie reconfiguré. Est-ce à dire que les résultats, qui ne prennent déjà pas en compte les mouvements intervenus au cours des derniers mois (les lecteurs attentifs ne manqueront pas de trouver que les informations sont « datées » : c’est le tribut à payer dès lors qu’on observe des activités en perpétuelle évolution)., seraient définitivement obsolètes et que sa démarche aurait été vaine ? Ces soubresauts viennent, au contraire, confirmer la pertinence de l’investigation que le Département des études et de la prospective avait confiée en 2000 à Stéphanie Peltier, François Moreau et Nathalie Coutinet. Car il est plus que jamais nécessaire de se dégager de l’appréciation immédiate et nécessairement fragile de changements, certes a priori importants mais souvent aléatoires, pour savoir faire retour sur des phénomènes structurels et ce, sur la longue durée. Or, c’est bien un phénomène structurel majeur que l’ampleur croissante des fusions, acquisitions et alliances concernant les groupes qui dominent les industries culturelles au niveau mondial1. La longue durée retenue ici est celle des deux dernières décennies du XXe siècle, au début desquelles des travaux essentiels avaient déjà été réalisé2. Les mutations des techniques, de la production et des échanges au niveau international ne justifient guère de remonter au-delà, vers ce qui serait le vrai « temps long » des historiens qui, comme Fernand Braudel, furent les premiers à comprendre le développement d’une « économie-monde3 ». Les incertitudes de l’actualité font également ressortir tout l’intérêt de privilégier une