Travail et loisir

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L'homme travaille, mais tous les hommes ne travaillent pas de la même façon, ni dans les mêmes conditions, et il est vraisemblable que l'employé au guichet d'une banque a de son travail une autre vision que le PDG de la banque. Tous deux, d'ailleurs, n'ont pas davantage les mêmes loisirs : le premier bénéficie d'un budget restreint, le second ne compte guère ses dépenses. Et, s'il est possible que ces deux personnes aient l'habitude de penser que leur temps de travail se distingue clairement de leur temps de loisir, ou même qu'il s'y oppose en tout, on peut aussi deviner que cette opposition n'a pas le même sens pour l'un que pour l'autre, ou qu'il y a dans le loisir du PDG quelques intrusions de son travail que l'employé au guichet ne connaît pas. Au-delà de ces cas aisément symboliques, peut-on réellement opposer le travail au loisir ?[I. Travail et définition de l'homme][A. Un concept tardif]Si le concept de travail est tardivement pris au sérieux par la philosophie, c'est parce que, chez les philosophes grecs, l'homme se définit avant tout comme un être de loisir, le travail étant exclusivement réservé, comme activité pénible, à la « sous-humanité » des esclaves. Le citoyen athénien, ainsi débarrassé des tâches de production par ses multiples esclaves, peut consacrer son temps aux discussions politiques, à la conversation, à se cultiver. Au point que ce qui nous apparaît aujourd'hui comme « travail intellectuel » n'est chez les Grecs aucunement perçu comme tel : la littérature et la philosophie participent du loisir, et Aristote confirme bien que, pour faire de la théorie, il est nécessaire de vivre dans une société où la satisfaction des besoins est garantie sans que le philosophe ait à s'en préoccuper. On sait que les patriciens romains, lorsqu'ils séjournaient dans leurs villas en dehors de Rome, effectuaient volontiers quelques tâches agricoles, en compagnie de leur main-d'oeuvre ; ils concevaient cependant de telles occupations comme des distractions

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