Travail facteur d'exclusion
Dans les pays développés, le simple fait d’avoir ou pas du travail participe à la construction de l’identité d’une personne. Au cours du dernier demi-siècle, cette conception est particulièrement bien illustrée par la contribution de l'emploi à l'évolution de la condition féminine.
L'amélioration de la situation du salariat au XXème siècle grâce aux acquis sociaux (on pense au système de protection sociale basé sur l'assurance sociale en France), ainsi que le revenu qu'il fournit, font du travail salarié le principal facteur d'appartenance sociale en Europe.
Bien qu’il se caractérise par un lien de subordination (sentiment d’effectuer une tâche, une activité peu valorisée), le travail salarié est perçu comme un facteur d’émancipation ( conception sociale-démocrate par exemple) grâce à l’indépendance qu’il assure, que se soit financièrement ou socialement. En Europe, on assiste ainsi à la mise en place de modèles économiques, sociaux et culturels basés sur cette forme d’emploi qui fait alors figure de norme.
Cependant, les transformations du système productif depuis le milieu des années soixante-dix et sa tendance croissante à l'externalisation hors de l'entreprise de toutes les activités considérées comme annexes, se sont traduites par l'éclatement du système d'emploi à savoir l’émergence de nouveaux statuts de l'emploi qui s'écartent peu ou prou de cette norme d'emploi qu’est le travail salarié.
En crise actuellement, le travail fait l’objet de questionnements sur son développement, sa répartition. Les conceptions qui y sont attachés se modifient et mettent en cause son poids et son rôle dans la vie des individus, notamment à travers l'étude de l'espace socioprofessionnel en tant que structures des comportements des salariés.
Cet exposé à pour objectif de montrer que si le travail reste le principal vecteur de l’intégration économique et sociale, il est de plus en plus porteur d’exclusion.
A- Le rôle du travail dans les