Dissertation d’Histoire
« Le travail des historiens et les mémoires de la guerre »

1939-1945, temps que dura la seconde Guerre Mondiale, fut le théâtre d’une horreur encore jamais atteinte. Génocide, rafle, travaux forcés, destruction de masse, terreur, persécution, furent les maîtres mots de ce cauchemar historique. Mais comment, plus de soixante ans après, conserver des mémoires, des témoignages de ceux qui l’ont vécue, afin d’entretenir un souvenir vivace, véritable et juste de ce pan sombre de notre Histoire ? C’est grâce aux travaux des historiens, qui se chargent de recueillir ces mémoires auprès d’images d’archives, de témoins, et de les confronter, que nous sommes aujourd’hui capable d’analyser, de comprendre, d’avoir une vision complète de cette guerre, avec une multitude de points de vue, tous différents.
Cependant, nous nous demandons : comment ces mémoires ont évolué au fil des ans pour donner la vision que nous avons de ce conflit majeur aujourd’hui ? Et quel rôle jouent les historiens dans ce travail des mémoires ?
Dans un premier temps nous analyserons le travail de l’historien face aux mémoires immédiates, officielles, c’est à dire de la fin de la guerre jusqu’aux années 1960-1970 environ. Puis nous nous intéresserons à l’éveil de nouvelles mémoires, celle des juifs, par exemple, avec la revendication du terme de Shoah pour souligner la spécificité de ce génocide, mais pas seulement, ainsi que leurs enjeux, des années 1960 à nos jours.

Pour commencer, revenons aux années 1940, plus précisément lors de la défaite très rapide de la France qui commence à se déchirer. D’un côté le territoire occupé, et de l’autre celui « libre » aux commandes duquel on rappelle un ancien héros de la Première Guerre Mondiale, le Maréchal Pétain, afin de mettre en place le gouvernement de Vichy. Ce dernier tournera d’ailleurs très vite en dictature d’extrême droite, prônant la collaboration avec les nazis, l’antisémitisme, la xénophobie. Ce régime fut soutenu