Travail humaine -t-il

720 mots 3 pages
Ce relent de malédiction jeté sur le travail pèse lourd dans le destin de l’Occident, car il nous autorise à voir dans le travail une sanction. En un sens, au Moyen Age, entre le bagnard qui casse des cailloux sur les routes et le serf qui toute sa vie travaille pour un Seigneur, il n’y a théologiquement guère de différence ! L’un et l’autre sont des "réprouvés de Dieu". Le bagnard est en plus un réprouvé de la société. Il est facile de relever dans toute la littérature chrétienne ce dolorisme attaché au travail. Bien que la religion ait beaucoup perdu de son empire, dans la conscience populaire demeure un certain fatalisme, une résignation sourde à l’égard du travail, « que voulez-vous, mes hommes doivent bien travailler, c’est comme çà ! ». L’ombre de l’ancienne malédiction flotte toujours sur le travail. Un arrière-fond de pensée mythique gît dans l’inconscient collectif. En Occident, le travail a été marqué par l’idée religieuse de la culpabilité de l’homme. Cet arrière-fond mythique a été plus décisif dans la conception du travail en Occident que l’héritage grec.

Cependant, le christianisme a été capable, tout en continuant de porter la malédiction attachée au travail, de la surmonter. C’est l’éthique protestante qui a su remarquablement montrer que le travail est le moyen de racheter l’existence misérable de homme, pour en faire un moyen de salut. Il a suffit pour cela de faire du travail un acte sacré, de donner à entendre aux hommes, que le travail sauve l’homme de la perdition, qu’il redonne sous le regard de Dieu une valeur à l’humain. Honte donc à l’oisiveté mère de tous les vices ! Le travail fait plaisir à Dieu parce qu’il glorifie sa Création. Le loisir, même sous la forme de la contemplation, est directement répréhensible. Le Protestantisme a réussi ce tour de force consistant à présenter le travail comme l’équivalent de la prière. C’est pour cette raison que Max Weber situe l’origine du capitalisme et sa conception du travail dans la morale

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