Travail manuel intellectuel
Le présupposé sur lequel on ne reviendra pas, mais sur lequel on peut réfléchir c'est que le travail manuel est effectivement opposé au travail intellectuel dans la réalité sociale et dans les formes sociales du travail au point que, une machine remplacera le travail d'un ouvrier.
Pour juger la valeur d'une telle opposition, il faut prendre comme principe de jugement l'idée de vérité (cela correspond-il à la réalité) et l'idée de justice.
=> Cette opposition est-elle fondée, ajustée à la réalité vécue ou est-elle moralement bonne?
Il s'agit de savoir comment on est passé de la division du travail, division professionnelle et division technique, source de qualité et de quantité (rendement), à une opposition qui différencie radicalement des conduites qui étaient articulées l'une sur l'autre, chacune étant pénétrée de l'autre?
L'opposition désigne le rapport de deux choses antagonistes, qui s'excluent.
Remarquer que la division professionnelle n'oppose pas le travail manuel et le travail intellectuel.
C'est la division technique qui en distinguant des opérations élémentaires finit par réduire le travail manuel à un enchaînement mécanique effectué machinalement: ce qui fait apparaître l'opposition tranchée du travail manuel machinal et du travail intellectuel conscient.
L'opposition travail manuel et travail intellectuel est impossible si on considère la forme idéale du travail, ce processus qui commence avec l'invention et se termine à la réalisation, processus pénétré du début à la fin d'intelligence. Dès lors le travail manuel est toujours un travail intellectuel.
Encore faut-il qu'il soit exercé par une personne qui se retrouve pleinement dans son activité et dans l'œuvre produite. C'est la conscience de soi qui entre dans l'élément de la permanence grâce à la collaboration d'un savoir et d'un savoir faire, collaboration indissociable à une production.
Il n'en est pas de même dans la