Travail source d'aliénation et de liberation
La religion en soi ne peut être source de retard ou de régression. Tout dépend de ce que les hommes en font, comment ils l'interprètent ou l'adaptent au contexte social. C'est plutôt cette interprétation qu'il faudrait voir non la religion elle-même. Qui sont ceux qui interprètent ? Que valent-ils moralement, socialement ? Quelles sont leurs motivations ? Que valent leur science et leurs compétences en termes de dogme... ? Toutes ces questions et ces analyses sont des préalables avant de porter un jugement de valeur sur une religion déterminée et son impact sur une société donnée.
En revanche, la collusion entre la religion (quelle qu'elle soit, musulmane, chrétienne...) et l'État laïque, c'est-à-dire la confusion entre religieux et laïc, confessionnel et public peut être facteur de régression. Mais cette régression s'évalue par rapport à une norme qu'il faut aussi fixer au préalable. On doit le faire à partir de l'Homme, l'individu et le collectif, la société. Tout ce qui confisque la liberté et les droits de l'individu en le dépossédant de sa capacité de jugement, tout ce qui serait de nature à nuire à son épanouissement en harmonie avec la société doit faire l'objet d'un examen attentif et critique.
Les deux domaines, le religieux et le laïc doivent être nettement séparés tout en sachant collaborer dans l'intérêt des populations et de la nation. Le pire, c'est lorsque le religieux dicte sa loi en toute chose à l'État et aux individus. Le fanatisme religieux oui, lui, est source de régression car il signifie non-reconnaissance de l'autre. La religion devient alors source d'aliénation de l'individu. Imposer sa religion même à son enfant est un non-sens, car il ne sera jamais ni un bon musulman ni un bon chrétien. La religion est une affaire de foi, d'adhésion libre et sincère. La foi ne se commande pas. En cette matière la liberté est fondamentale. Le fanatisme est négation de la personne humaine au profit de Dieu,