Travail Sur Capitale De La Douleur
Anthologie de nos poèmes préférés.
Pablo Picasso, Le rêve, 1932.
Premier Poème :
Volontairement
Aveugle maladroit, ignorant et léger,
Aujourd'hui pour oublier,
Le mois prochain pour dessiner
Les coins de rues, les allées à perte de vue.
Je les imite pour m'étendre
Dans une nuit profonde et large de mon âge. Pablo Picasso, Le Repas d'aveugle, 1903
Second Poème :
L'égalité des sexes
Tes yeux sont revenus d'un pays arbitraire
Où nul n'a jamais su ce que c'est qu'un regard
Ni connu la beauté des yeux, beauté des pierres,
Celle des gouttes d'eau, des perles en placards,
Des pierres nues et sans squelette, ô ma statue,
Le soleil aveuglant te tient lieu de miroir
Et s'il semble obéir aux puissances du soir
C'est que ta tête est close, ô statue abattue.
Par mon amour et par mes ruses de sauvage.
Mon désir immobile est ton dernier soutien
Et je t'emporte sans bataille, ô mon image,
Rompue à ma faiblesse et prise dans mes liens.
Giorgio de Chirico, The Uncertainty of the poet , 1914.
Troisième Poème :
Plus près de nous
Courir et courir délivrance
Et tout trouver tout ramasser
Délivrance et richesse
Courir si vite que le fil casse
Au bruit que fait un grand oiseau
Un drapeau toujours dépassé. Georges Braque, Oiseau de feu, 1958.
<<Délivrance>> : l'oiseau est un animal qui représente bien la délivrance car il est libre de ses actes.
<<Courir si vite que le fil casse>> : Il vole si rapidement que, parfois, on perd le fil de ses mouvements à travers les airs.
Nous avons choisi ce tableau car l'oiseau est la seule chose que l'on peut associer à un tableau ; courir est un mouvement, la liberté est une idée abstraite que l'on désigne par quelque chose de concret, comme l'oiseau.
Quatrième Poème :