Travailleurs pauvres
Officier de marine et écrivain, le rochefortais Pierre Loti (1850-1923), de son vrai nom Julien Viaud, a cultivé sa vie durant la passion du voyage. De l'Inde à Tahiti, de la Turquie au Sénégal, ses ouvrages, ses dessins, ses articles de presse, ses photographies, mais aussi sa maison, témoignent de la vie et des découvertes de cet arpenteur des océans.
L’homme public
Elu académicien en 1891, Pierre Loti fut lancé dans les salons parisiens grâce à Juliette Adam. Très vite sa notoriété dépasse les frontières françaises. Durant toute sa vie, l'écrivain fréquente les personnalités les plus en vues de son temps : Elisabeth de Roumanie, Alphonse Daudet, Sarah Bernhardt, Robert de Montesquiou... Reçu à la cour d'Espagne ou d'Angleterre, ce dandy est de toutes les réceptions où il arbore des tenues fantaisistes. A Rochefort, pour ses amis cosmopolites, il organise des fêtes somptueuses qui transportent ses invités au cœur des Mille et une Nuits, en Chine, au Moyen-Age.
L’exotisme
Les premiers voyages de Loti, aux confins du monde, dévoilent à l'écrivain les horizons du dépaysement. Ses romans : Aziyadé, le Mariage de Loti, ses écrits : Au Maroc, l'Inde sans les Anglais, sont frappés au sceau de l'exotisme. Dans une époque où s'accélère la colonisation, ces ouvrages séduisent un public friand de détails et d'anecdotes sur ces terres lointaines que l'Occident conquiert ou explore. Au fil des ans, dans sa maison de Rochefort, les souvenirs d'expéditions composent une étonnante mosaïque des ailleurs qui permet à l'écrivain de poursuivre le voyage à terre.
Le régionalisme
Des racines profondément enfouies dans le sol charentais ramènent toujours Julien Viaud vers Rochefort. Dans cette ville, où s'est éveillée sa vocation maritime, il a ancré le vaisseau immobile de sa maison. Déconcerté par la rigueur positiviste et la fureur de la société industrielle, l'écrivain poursuit la quête d'un paradis perdu, où subsisterait une