Tristan et iseut (note obtenue : 12)
La Traversée du Mal Pas (v.3912-3940)
Après son séjour dans le Morois avec Tristan, Iseut est rendue au roi Marc. Elle doit se justifier, prouver qu’elle n’a jamais eu d’amour coupable avec Tristan. Pour préparer son « escondit », elle orchestre une scène très théâtrale. Tristan, déguisé en lépreux, a vu tout un cortège traverser le Gué Aventureux : le roi Marc, le roi Arthur et sa cour, les trois barons félons, qu’il a d’ailleurs ridiculisés. C’est maintenant au tour d’Iseut de traverser. Ce passage est très important : Iseut traverse le Mal Pas sur le dos de Tristan lépreux, position qui sera au centre de son serment à la fin du texte de Béroul. On peut se demander en quoi cette nouvelle scène de complicité entre les deux amants est importante dans le roman. Quelle est sa fonction dramatique ? Tout est centré sur le personnage de la reine : quelle image de la femme nous est donnée ici ? Nous verrons donc dans un premier temps qu’il s’agit, comme nous l’avons dit, d’une nouvelle scène de complicité entre les amants, destinée à tromper. Nous verrons ensuite quelle image de la femme est représentée par Iseut dans cette scène.
Cet extrait nous présente à nouveau des amants complices. Tout au long du roman, les amants multiplient ce genre de rencontres. Nous verrons tout d’abord que Tristan profite d’être déguisé pour mettre en valeur Iseut, et dire ce qu’il pense vraiment, en présence du roi. Ensuite, nous verrons que les amants multiplient les signes de connivences. Enfin, nous verrons qu’ils utilisent le langage pour tromper.
Tristan est déguisé en lépreux suite à la demande d’Iseut. Ce déguisement lui permet de dire tout ce qu’il veut, sans être réprimé. Le lépreux peut être assimilé au fou, il peut se permettre de tout dire. Comme dans les Folies, il profite de son déguisement pour affirmer ses sentiments pour la reine. Ici, il fait un éloge détourné d’Iseut. Tout d’abord, on remarque que Tristan tutoie la