Tristan
v. 581 : dénonciation des barons de la liaison coupable de Tristan et Iseut.
v. 1278 : les amants s’enfuient dans la forêt.
Cette séquence reproduit celle du verger car il s’agit du même schéma narratif : amour coupable entraîne complot, entraîne piège. Cependant, dans la séquence du verger, les amants sont vus comme innocents. Processus de punition. Au terme de la séquence du flagrant délit, les amants sont jugés coupables mais non punis : leur fuite est inexorable
NB : Le présent à une valeur itérative : Tristan va souvent dans la chambre du roi. Mais il a aussi une valeur intensive : Tristan ne cesse ses allers et venues dans la chambre.
Le piège est laissé à l’initiative du nain. Piège double :
• affectif : séparation avec Iseut puisque Tristan est envoyé en mission chez Arthur.
• matériel : il faut mettre le roi en face de l’évidence de la chose vue ; or, à ce stade du récit, cette preuve ne peut être que l’adultère car l’espace piège est la chambre, espace très fortement connoté érotiquement (à la différence de la scène du verger : ‘‘simple discussion’’). Mais ce qui sera donné à voir ne sera pas l’acte sexuel lui-même (pas dans ce genre de récit), mais la trace de l’acte sexuel : traces de pas dans la fleur de farine blanche, symbolique de la pureté.
Le piège est tendu, mais il est déjoué par Tristan qui s’apprêtait à rejoindre la reine. Il en tire une conclusion : celui qui irait serait fou (v. 714 : « Qui iroit or, que fous feroit »). Supériorité de Tristan donc. Vers 716-720 : élément introduit très abruptement : ‘‘La veille, Tristan, dans la forêt, avait été blessé à la jambe par un grand sanglier ; il souffrait énormément. La plaie avait beaucoup saigné. Par malheur, elle n’était pas bandée’’. Sa blessure va avoir une valeur dramatique dans la scène qui suit.
Ce piège annulé fonctionne sur une variante : le sang. Pourquoi se fait-il que le piège prévu au