Trois contes de flaubert - enoncé de mathieu desportes
Énoncé : « C'est finalement le premier conte écrit qui donne le la des réécritures flaubertiennes dans Trois contes. »
Mathieu Desportes, « les pratiques des réécritures dans Trois contes de Gustave Flaubert. »,2003.
Quand George Sand déplore le pessimisme et le cynisme de son épistolier qu'est Gustave Flaubert, ce dernier entreprend alors la rédaction d'un recueil de nouvelles ; le sacré pose les fondations de cette œuvre. Quoi de mieux que le récit hagiographique pour illuminer l'humanité d’espoir et de beauté ? Cependant, tout comme Diogène muni d'une lanterne dans les rues ensoleillées, Flaubert « cherche un homme » même dans l'intangible. Saint Julien l'Hospitalier, projet de loin antérieur au deux autres contes, est inspiré d'un vitrail de la cathédrale de Rouen. Ceci-dit, malgré l'excipit du récit, l'écart entre les deux versions est significative. En effet, comme nous le verrons par la suite, plusieurs tournants et aspects sont supprimés, modifiés ou ajoutés par l'écrivain normand. Cette réécriture a-t-elle mis au diapason les deux autres histoires ? C'est en tous les cas l'affirmation de Mathieu Desportes. A travers cette analyse, nous allons donc étayer et illustrer cet énoncé en mettant en exergue l'interdépendance des écrits composant Trois contes.
Comme dit plus haut, la légende de Saint Julien l'Hospitalier est un désir rédactionnel remontant à la jeunesse de Flaubert ; et lorsque Sand essaie de l'éveiller aux belles facettes de l'humanité, il saisit vraisemblablement l'opportunité de reprendre les notes de ce récit pétri de rédemption et de salut. Néanmoins, si nous prenons le temps d'étudier le vitrail étant la source de son inspiration, nous nous rendons compte que de nombreuses modifications se sont intégrées à la réinterprétation flaubertienne. Dès lors, nous pouvons parler de palimpseste en se rapportant à Saint-Julien. En effet, par exemple, la vénerie et la cruauté du « héros » sont des aspects ajoutés