trop frais
« On n'est pas contre les vieux, on est contre ce qui les a fait vieillir. »
Pendant que le public s'installe, deux jeunes filles dans un décor des années cinquante, apparemment récupéré d'un authentique appartement, ont l'air de s'ennuyer. Mais la pièce n'a pas encore commencé ! Soudainement, cinq autres jeunes comédiens entrent sur une musique robotique et prennent place au devant de la scène. En disant, divers clichés liés aux parents tels que « Range ta chambre ! » ou « Rentre pas trop tard ! », ils paraissent vouloir se distinguer des adultes.
À travers un regard rivé sur l’adolescence, cet état incertain entre l’enfance et l’âge adulte, le spectacle pose la question de l'identité de la jeunesse d'aujourd'hui. Afin de réfléchir à cette question, Aurélien Patouillard, metteur en scène, part à la recherche de jeunes de 18 à 25 ans de différentes origines. Il en rencontre quarante voulant participer mais seulement huit ont été retenus pour jouer.
Durant toute une année passée à élaborer la pièce, les comédiens ont beaucoup travaillé sur les émotions. Les ados, pour la plupart débutants, viennent répéter quand bon leur semble, avec leurs propres idées et leurs textes écrits de leur main. Ces derniers n'étant pas inspirés de leur propre expérience, ils peuvent être modifiés par le metteur en scène sans risque de blesser l'adolescent. Ils réussissent toute de même à toucher le spectateur par leur aisance et leur cohésion sur scène. « C'est comme notre deuxième maison. » précise l'une des actrices. Le jeune public en particulier s'identifie à un personnage.
La pièce aborde toutes sortes de sujets essentiels de la vie comme l'identité, l'éducation, l'immigration, la politique, la justice ou encore la sexualité. Ils vont même jusqu'à s'exprimer sur des thèmes parfois plus graves tels que le viol ou l’excès d'alcool. Cependant le texte saute d'une idée à l'autre, sans que le spectateur ait toujours le temps de comprendre le message de cette jeunesse